“Quand la Justice s’est montrée indigne, la littérature peut demander réparation”. Cette phrase incrustée en quatrième de couverture est une fabuleuse manière d’introduire ce livre, qui s’empare de la lutte pour l’indépendance algérienne à travers le destin tragique de Fernand Iveton.
De l’interrogatoire, à la détention en passant par le procès et la torture, Joseph Andras, retrace l’histoire de ce jeune ouvrier communiste anticolonialiste rallié au FLN, condamné à mort par le tribunal militaire d’Alger et guillotiné en février 1957.
Le 14 novembre 1956, Iveton dépose dans l’usine à gaz où il travaille, une bombe artisanale qui doit exploser après la fermeture du site. Il s’agissait d’un acte de sabotage purement symbolique, puisque Iveton réprouvait “aussi bien moralement que politiquement la violence aveugle, celle qui frappe les têtes et les ventres au hasard”. L’avocat Joé Nordmann finira par plaider son recours en grâce, mais sera rejeté par René Coty, président de la République en cette période. Cette décision aura la résonance d’une admonestation envers tou·te·s celles et ceux qui tenteraient de mettre en marche ou de soutenir le peuple algérien vers son indépendance.